- parricide
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• 1190; lat. par(r)icida♦ Personne qui a commis un parricide (2.). Condamnation d'une parricide.♢ Adj. Fils parricide. Attentat, complot parricide.parricide 2. parricide [ parisid ] n. m.• 1372; lat. parricidium1 ♦ Meurtre du père ou de la mère, ou (dr.) de tout autre ascendant légitime. ⇒ 2. matricide. Commettre un parricide.2 ♦ (XVe) Vx Meurtre commis contre la vie du souverain. ⇒ 2. régicide.parriciden. m. Crime de celui qui tue son père, sa mère ou tout autre de ses ascendants.————————parriciden. Personne qui a commis un parricide.|| adj. Fils parricide.I.⇒PARRICIDE1, subst. et adj.I. —SubstantifA. —Personne qui tue son père ou sa mère ou un de ses ascendants selon la nature ou le droit. Espagnols! vengez un père assassiné (...) par sa fille (...) La voici (...) la parricide (MÉRIMÉE, Jacquerie, 1828, p.389). Je doute si Bocca n'a point sa part dans l'enfer avec Caïn, Judas et Brutus le parricide (A. FRANCE, Clio, 1900, p.122).B. —P. ext., vieilli1. Personne qui attente à la vie de très proches parents. La guerre finit comme le combat de Romulus et Remus, par un parricide. Horace tue sa soeur (MICHELET, Hist. romaine, t.1, 1831, p.67). Aller dire à sa mère: «J'ai tué mon frère Étienne, j'ai tué ton fils»? De quelle imprécation n'accablerait-elle pas le parricide? (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.186).2. Personne qui attente à la vie de son souverain. Renan a écrit qu'en tuant Louix XVI, nous fûmes parricides (BARRÈS, Cahiers, t.10, 1913, p.138):• 1. Albert d'Autriche (...) avait tué de sa main son cousin et son empereur, Adolphe de Nassau; dix ans plus tard Jean de Habsbourg tue (...) son oncle et son empereur Albert d'Autriche. Albert (...) avait été surnommé le régicide; Jean fut surnommé le parricide.HUGO, Rhin, 1842, p.304.3. Personne qui commet un forfait, un crime contre l'humanité. [V. Hugo au connétable de Saint-Clément:] Eh bien, je vous le demande, l'homme qui tue la liberté, l'homme qui égorge un peuple, n'est-il pas un parricide? (Ch. HUGO ds HUGO, Actes et par., 2, 1875, p.216).II. —AdjectifA. —[En parlant d'une pers.]1. Qui a tué son père ou sa mère ou l'un de ses ascendants et/ou p.ext., vieilli, un de ses proches parents ou son souverain. Les déserts retentissent toujours pour le crime du bruit de ces trompettes, que le parricide Néron croyoit ouïr autour du tombeau de sa mère (CHATEAUBR., Génie, t.1, 1803, p.45):• 2. [Un Russe] ne pardonne pas à sa nation le crime inutile du 11 mars 1801 [assassinat de Paul Ier, père d'Alexandre Ier et empereur de Russie], car il sait (...) que le premier auteur du complot avait proposé de faire déclarer l'état de démence (...). De parricides polissons s'emparèrent du projet et l'exécutèrent à leur manière.J. DE MAISTRE, Corresp., 1808, p.175.2. P. ext., vieilli. Qui a commis un crime contre sa patrie ou l'humanité. Plusieurs ont dit: «Il est l'enfant de la Révolution.» Oui, sans doute, mais un enfant parricide: devaient-ils donc le reconnaître? (STAËL, Consid. Révol., t.2, 1817, p.124).B. —[En parlant d'un inanimé]1. Qui a rapport au meurtre d'un père, d'une mère, d'un ascendant; p.ext., vieilli, d'un proche parent ou d'un souverain. Cromwell [déguisé en sentinelle]: Oui, J'avais oublié Que pour m'assassiner ces messieurs m'ont payé (...). Dieu! le nom de mon fils brodé sur cette bourse! De cet or parricide il était donc la source! (HUGO, Cromwell, 1827, p.290).2. P. ext., vieilli ou littér. Qui a rapport à un crime contre sa patrie ou l'humanité. Qu'une innocente philanthropie se demande par quels moyens la société triomphera de cette fureur parricide [la guerre] elle en a le droit (PROUDHON, Guerre et Paix, 1861, p.37). Quand la nation se trouve sous le canon des ennemis et sous le poignard des traîtres, l'indulgence est parricide (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.72).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1200 empl. adj. (Dialogues Grégoire, 169, 13 ds T.-L.: li peres... parricides); 1554 subst. «personne qui a tué un proche parent» (AMYOT, trad. de Diodore, XVI, 19 ds HUG.); 2. 1213 «personne qui a tué son père ou sa mère» (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, t.1, p.28, 24); 1580 emploi adj. (R. GARNIER, Antigone, III, 1200 ds Tragédies, éd. W. Foerter, t.3, p.43); 3. 1213 «personne qui attente à la vie du souverain ou se rend coupable d'un acte criminel contre la patrie, etc.» (Fet des Romains, t.1, p.43, 9); 4. 1530 adj. «qui appartient, qui se rapporte au meurtre d'un ascendant, d'un proche parent» (BOURGOING, Bat. Jud., I, 54 ds GDF.: chose parricide). Empr. au lat. class. parricida, subst., att. aux sens 1-3.
II.⇒PARRICIDE2, subst. masc.Crime commis par un ou une parricide.A. —[Corresp. à parricide1 I A] En Grèce et à Rome comme dans l'Inde, le fils avait le devoir de faire les libations et les sacrifices aux mânes de son père et de tous ses aïeux. Manquer à ce devoir était l'impiété la plus grave qu'on pût commettre (...) pas moins qu'un véritable parricide multiplié autant de fois qu'il y avait d'ancêtres dans la famille (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p.35).B. —[Corresp. à parricide1 I B 3] [Le conseil de guerre] a décidé que désormais ni la trahison (...), ni le parricide, car tuer sa patrie, c'est tuer sa mère, ne seraient punis de mort (HUGO, Actes et par. 3, 1875, p.336).Prononc. et Orth. V. parricide1. Étymol. et Hist.1. Ca 1165 «meurtre du père ou de la mère, ou de tout autre ascendant légitime» (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 30166 ds T.-L.); 2. ca 1510 «meurtre d'un proche parent» (J. LEMAIRE DE BELGES, Les Illustrations de Gaule, I, 15 ds OEuvres, éd. J. Stecher, t.1, p.97); 3. 1603 «attentat sur la personne du souverain; crime contre la patrie» (MALHERBE, Poésies, éd. J. Lavaud, t.1, p.72, var.). Empr. au lat. class. parricidium, subst., att. aux sens 1-3, dér. de parricida (parricide1).STAT. —Parricide1 et 2. Fréq. abs. littér.:170.1. parricide [paʀisid] n. et adj.ÉTYM. 1190; rare jusqu'au XVIe; empr. du lat. par(r)icida, d'un premier élément indo-européen pasos « parent », et de cædere « tuer ». → -cide.❖1 N. Littér. ou style soutenu. Personne qui a commis un parricide (2. Parricide). ⇒ Assassin, 1. matricide, meurtrier (→ Incendiaire, cit. 2; magistère, cit. 1). || Un, une parricide.1 Un fils avait tué son père (…)Ce parricide eut l'art de cacher son forfait (…)Florian, Fables, III, 18.♦ Par ext. Auteur d'un crime assimilé au parricide (meurtre d'un membre proche de sa famille, ou du souverain).2 C'est l'ennemi commun de l'État et des Dieux (…)(…) Un traître, un scélérat, un lâche, un parricide (…)(…) Un sacrilège impie : en un mot, un chrétien.Corneille, Polyeucte, III, 2.2 (1530). Adj. || Fils parricide (→ Étonner, cit. 32). — Attentat (→ Couple, cit. 10), complot, conseil, dessein, fer, main parricide. — Fig., vx. || Quand la nation se trouve sous le canon (1. Canon, cit. 2) des ennemis, l'indulgence est parricide.3 Ne perdez point de temps, nommez-moi les perfidesQui vous osent donner ces conseils parricides.Racine, Britannicus, IV, 3.————————2. parricide [paʀisid] n. m.ÉTYM. V. 1160; lat. parricidium.❖♦ Littéraire ou style soutenu.1 Meurtre du père (légitime, naturel ou adoptif) ou de la mère (légitime, naturelle ou adoptive) ou de tout autre ascendant légitime. ⇒ Assassinat (cit. 3), crime, 2. matricide, meurtre.0 Le coupable condamné à mort pour parricide sera conduit sur le lieu de l'exécution, en chemise, nu-pieds, et la tête couverte d'un voile noir.Code pénal, anc. art. 13.2 (Déb. XVIIe). Vx. Meurtre commis contre de très proches parents (fratricide, etc.), attentat contre la vie du souverain (⇒ Régicide), contre la patrie (→ Avide, cit. 4, Corneille; fanatique, cit. 4, Voltaire).
Encyclopédie Universelle. 2012.